RDCongo : le pouvoir rime avec les promesses
Le 28 novembre, les Congolais choisiront le deuxième président de la troisième République. L’élu sera-t-il un visionnaire, un leader à même de réveiller cet immense pays au centre de l’Afrique ? Un faiseur des miracles tant désiré depuis 50 ans ?
C’est l’ambiance de campagne électorale. Encore quelques jours pour confirmer et renouveler la confiance au président sortant. Ou alors le sanctionner et élire enfin l’homme qu’il faut. Les congolais sont partagés entre ces deux convictions. Ils demeurent perplexes. La campagne électorale sans débat de fond renforce l’embarras du citoyen ordinaire qui caresse le rêve d’avoir un travail payé décemment, de rouler sur les bonnes routes asphaltées, bref vivre comme un homme.
La presse nationale incapable d’inciter les candidats au débat, contribue aussi à l’indécision du peuple. Les onze candidats à la présidence dévoilent à peine leurs projets de société. Ils restreignent leur campagne aux discours de promesses, distribution des pagnes et t-shirts. Un peu du déjà vu.
Des changements de régimes, les Congolais en ont vu de toutes les couleurs. À chaque fois, c’est une République démocratique du Congo puissante et prospère qui est en perspective. Coup de projecteur sur les derniers rendez-vous manqués.
Décembre 2006. Joseph Kabila est élu à la suite des premières élections « libres et transparentes ». Le pays sort d’une guerre et d’une transition de trois ans. Le nouvel élu promet de reconstruire le pays avec un programme basé sur cinq axes prioritaires : les infrastructures, la santé et l’éducation, l’eau et l’électricité, le logement et l’emploi. Il les appelle « les cinq chantiers de la république ». Un grand espoir pour un peuple qui vit en deçà du seuil de pauvreté. Au jour d’aujourd’hui, cinq ans après, les « cinq chantiers » sont à peine visibles sur le terrain. Le peuple attend toujours.
Mai 1997. Laurent Désiré Kabila prête serment comme nouveau président de la RDCongo. Après une longue guerre depuis l’est du pays, il vient de chasser le marechal Mobutu au pouvoir depuis 32 ans. Soutenu par le peuple, il incarne un nouveau souffle. Il promet des élections mais ne concrétise pas sa promesse. À quelques mois de l’exercice du pouvoir, ses collaborateurs lui reprochent de virer à la dictature. Ils se rebellent. Appuyés par des pays limitrophes, des rebellions éclatent à l’est et au nord du pays. C’est le début d’une guerre qui durera près de cinq ans.
Le 28 novembre prochain, les Congolais auront le choix de changer de nom de leurs présidents qui, depuis 14 ans, est Kabila. Dans ce cas, ils opteront pour un nouveau souffle et des nouvelles promesses. Autrement, ils donneront la chance à Joseph Kabila de poursuivre la concrétisation des ses « cinq chantiers ». Un cycle sans fin ?
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